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27 mars 2023
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Canton de Berne: Moins d’infractions pénales enregistrées – l’engagement pour la violence juvénile reste central

La statistique policière de la criminalité fait état de moins d’infractions pénales en 2022 que l'année précédente. En revanche, les délits de violence graves ont atteint un seuil inégalé. L'accent mis sur la violence juvénile sera maintenu en 2023. Des mesures préventives et répressives doivent contribuer à réduire le nombre de jeunes commettant des délits.

Pour l'année 2022, la statistique policière de la criminalité (SPC) du canton de Berne fait état d'un total de 57'434 actes passibles de sanctions pénales (-10%, année précédente : 63'661). Un recul des infractions a été enregistré en lien au domaine des trois lois concernées. Ainsi, 49'290 infractions contre le code pénal (CP) (année précédente : 51'813) et 6'114 infractions à la loi sur les stupéfiants (LStup) (année précédente : 9'178) ont été enregistrées. 2'030 infractions enregistrées concernent la loi sur les étrangers et l'intégration (LEI) (année précédente : 2'670).

Au printemps 2022, la Police cantonale bernoise a introduit le nouveau système de traitement des dossiers Rialto. Dans le cadre de ce projet pionnier, plusieurs systèmes établis depuis de nombreuses années, mais devenus entre-temps obsolètes, ont été remplacés simultanément. Le système présente une grande complexité, mais amène l'avantage que tous les processus policiers sont désormais gérés et reliés de manière centralisée dans un seul système.

Alors que certaines évolutions cantonales de la SPC coïncident, comme on pouvait s'y attendre, avec la tendance nationale, on peut supposer que les baisses dans certains domaines sont également influencées par l'introduction de "Rialto". Les changements généraux de processus et les formations des collaborateurs coûteuses en temps ont eu un impact partiel sur les activités de la police, notamment sur l'étendue de la présence préventive. Ceci, combiné à d'autres facteurs – par exemple le fait que moins de tests rapides de dépistage de drogues ont été effectués en raison d’un changement de pratique – a probablement conduit à une nette diminution du nombre de dénonciations liées à la consommation de stupéfiants. Par ailleurs, les circonstances liées à la pandémie ont probablement influé de manière non négligeable sur les infractions enregistrées ces dernières années. Les chiffres se trouvent désormais à leur niveau d'avant 2020. Il est donc essentiel de recourir à des comparaisons pluriannuelles ou à des comparaisons avec les années 2018 et 2019 pour se faire une idée globale de l'évolution des infractions.

Un pic pour les délits de violence grave – la violence juvénile reste prioritaire

Après un léger recul en 2021, la part de la violence grave a de nouveau augmenté (+19%). Avec un total de 210 infractions, il s'agit de la valeur la plus élevée enregistrée depuis l'introduction de la statistique en 2008. Les délits de violence grave comprennent par exemple les lésions corporelles graves (+18 infractions, total 95 infractions). « Quand il n’est plus reculé à faire recours à la violence grave, cela doit nous interpeller en tant que société. Comme police, nous sommes également tenus d'y être très attentifs et de prendre les mesures qui s'imposent », déclare le commandant Christian Brenzikofer.

En ce qui concerne les lésions corporelles graves dénoncées, le nombre de mineurs accusés est resté stable à un niveau très élevé par rapport à l'année dernière. Un peu plus d'une personne sur quatre accusée de lésions corporelles graves avait moins de 18 ans. La Police cantonale bernoise veut poursuivre en 2023 l'action qu'elle a lancée l'année dernière en lien à la violence juvénile. Le nombre de délits commis par des jeunes doit être réduit. Parmi les mesures concrètes, les « patrouilles jeunesse » ont fait leurs preuves. L'objectif est d'avoir une influence positive et durable grâce à un contact direct et surtout régulier avec la jeune population. Cette priorité est complétée notamment par un travail de prévention spécifique au sein des écoles bernoises, par exemple dans le cadre du module « Violence à l'école et durant les loisirs » spécialement élaboré à cet effet.

Le commandant Christian Brenzikofer attache une grande importance à une police proche des citoyens : « En tant que police, il est indispensable que nous continuions à être en phase avec les gens et avec notre temps. Cela implique aussi de s’ouvrir aux thèmes sociétaux importants. C'est pour cela qu’au sein du corps de police, nous avons par exemple thématisé spécifiquement la violence LGBTIQ-phobe. Nous avons également continué à faire avancer l'électrification de notre flotte de véhicules ». 

Une image incomplète de la criminalité numérique

L'année dernière, le nombre d’infractions en lien à la criminalité numérique a diminué (-10%, -383 délits). Cette baisse est liée à l'introduction d'un contrôle de qualité supplémentaire. Il a ainsi été constaté que l'établissement de rapports dans le domaine complexe et très mouvant de la criminalité numérique constituait un défi. Afin de tenir compte de cette situation, des spécialistes de la brigade Criminalité numérique procèdent à un examen supplémentaire des rapports correspondants. Pour cette raison, quelques centaines d'infractions de cybercriminalité économique commises en 2022 ne seront intégrées dans la statistique policière de la criminalité qu'en 2023.

Pour les années à venir, il faut s'attendre globalement à ce que les infractions dans le domaine de la criminalité numérique augment à nouveau et stagnent ensuite à un niveau élevé. Les délits d'escroquerie, en particulier, sont de plus en plus souvent commis dans l'espace numérique. Ceci indique que les auteurs s'adaptent à l'évolution de la société. 

Recul des infractions contre le patrimoine, à nouveau chiffres bas pour les cambriolages

Les infractions contre le patrimoine, avec 71,1%, représentent toujours de loin la part la plus importante de toutes les infractions au code pénal (35'042 infractions, -4%). Il est positif de constater qu’avec un total de 2'194 infractions enregistrées, les cambriolages restent à un niveau bas dans le canton de Berne. Lors de l'introduction de la statistique en 2008, plus de 5'000 cambriolages étaient alors enregistrés.

(jrg)

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